Premier Chapitre
« Nul ne sait où débute la grande saga des voyageuses. Elle prend racine dans la nuit des temps, et se poursuit dans l'éternité. Elle n'est qu'un cycle parmi une infinité, elle verra l'avènement d'héroïnes et de déesses et puis leur mort dans un bref et terrible incendie. D'autres prendront leur place, et tout recommencera. Pourtant, rien ne sera plus comme avant. Elles balaieront les cendres de leurs prédécesseurs, s'assiéront sur leurs trônes, entraîneront des mondes à leur perte et protégeront ce qui importe, l'étincelle de vie par-dessus tout. Vous les verrez grandir, s'arracher à la boue, briser leurs chaînes, prendre leur envol, briller au-dessus des autres, brûler pour que tout continue, sans que leur souvenir jamais ne s'éteigne. Vous les verrez brûler, et vous brûlerez avec elles. »Peu de villageois oublièrent cette nuit-là, et peu d'entre eux acceptèrent d'en parler par la suite. La fête avait succédé au thing mensuel. Après les décisions, les hommes et les femmes avaient décidé de louer les guerriers revenus de raids victorieux, les dieux pour les bonnes récoltes et les marchands pour l'enrichissement de leur famille. La fête avait été le prétexte pour boire et manger, mais surtout boire. On avait rappelé des récits d'anciens voyages, des sagas, des vers ; on avait joué avec les mots, injurié, chanté. Et puis le jarl avait introduit un voyageur, qui se présentait comme scalde, et le poète avait pris possession de la halle par la seule force de sa voix.
Les flammes des torchères crépitaient, des gouttes de graisse dégoulinaient de la peau craquelée d'un mouton à la broche et grésillaient dans les braises au milieu de la halle. Des ombres profondes rampaient hors des coins de la vaste maison longue. Une porte ouverte par le souffle hivernal claquait quelque part. Dehors, un ivrogne urinait dans la neige en grognant comme un cochon. À l'intérieur, le silence régnait. C'était une atmosphère étrange dans laquelle tous se retrouvaient, femmes et hommes, enfants, vieillards, vikings et marchands. Les mots du scalde résonnaient encore dans la longue halle. Sur son siège, le jarl observait intensément le poète, et l'on retenait son souffle. Il y avait un air de blasphème dans son poème, et néanmoins, tous l'auraient reconnu : le talent du scalde excédait celui des mortels, et l'on connaissait les ruses d'Odinn ; il s'était peut-être déguisé pour les surprendre. Il avait déclamé les Dits de la Völva d'une manière totalement neuve, avec un art consommé de la poésie, une haute connaissance des noms, une précision surnaturelle dans le vers et le ton. Puis il avait ajouté ses propres créations, des strophes nouvelles, des noms inconnus, des prédictions qu'aucune mémoire présente dans la halle ne connaissait. Le jarl, comme les autres, était envoûté par le don qu'il avait de modeler la langue et de chanter les sagas. Il se leva, face au scalde qui saluait, et commença à applaudir. Tous le suivirent dans un tonnerre à réveiller les géants, puis on recommença à boire, à danser, à se lancer des défis.
Harald se rappelait précisément les paroles du poète. Le chanteur avait disparu dans le tumulte qui avait suivi sa performance et n'avait jamais reparu, et quoiqu'il ait demandé partout sur les routes, Harald n'avait pu retrouver sa trace. Il était prêt à croire qu'il s'agissait effectivement du dieu des dieux. Les rencontres qui avaient suivi et rythmé son existence le lui laissaient penser.
Le comptoir de commerce attirait des centaines de visiteurs. La réputation des vikings n'avait pas appauvri les relations avec les marchands étrangers, au contraire, et ils étaient nombreux à suivre les routes maritimes pour échanger leurs richesses exotiques contre de l'ambre, des peaux, des bijoux ou de l'argent pur. Parmi les habitués, Harald était une figure incontournable du commerce côtier. Il possédait sa propre baraque avec des étals toujours remplis et un bon feu réchauffant son dos même les jours de tempête. Par-dessus tout, il était respecté pour une richesse qui le rendait unique dans tous les vics de Norvège : Harald possédait une mémoire colossale, nourrie de milliers d'histoires qu'il troquait volontiers contre des biens divers, et inversement. Seuls de rares collaborateurs savaient comme lui que parmi les visiteurs du comptoir côtier certains venaient d'ailleurs, des ailleurs si lointains qu'ils dépassaient les frontières de Midgard. Les voyageurs de mille mondes, de mille époques différentes se rejoignaient ici, échangeaient et se séparaient. Harald avait le privilège de les attirer, de les reconnaître, de les accueillir. Il était intimement persuadé d'avoir acquis ce don lors de la nuit du scalde, quand Odinn leur avait déclamé les nouveaux dits de la Völva.
Harald n'était pas voyageur lui-même, en tout cas il n'avait jamais quitté les mers glacées de son propre monde. Une fois, il était allé jusqu'en Irlande ; il en avait rapporté suffisamment de marchandises pour s'établir à son compte. Sur le marché, il était une sorte de pilier, et son magasin y était le plus connu. Les peaux venues du nord et l'ambre tirée des montagnes constituaient ce jour-là la majeure partie de son stock, mais puisqu'il pratiquait le troc depuis déjà trois jours, d'autres trésors s'ajoutaient en quantités diverses devant lui. Une grande carte au-dessus de sa tête montrait la position des vics les plus importants, dont celle du comptoir dans lequel il se trouvait en ce moment. Jadis il avait parcouru les côtes à plusieurs reprises, mais sa place était ici, du moins tant que l'hiver ne fermait pas l'accès au fjord. Il affichait son air bonhomme en présentant ses articles, harponnant les badauds qui flânaient. Les plus gros acheteurs venaient tôt le matin pour avoir le temps de charger leurs bateaux et reprendre la mer au plus vite. À présent, il ne restait que les solitaires, les curieux. Harald savait que parmi eux se cachaient d'inépuisables sources d'histoires, synonymes de trésors ; quand d'autres marchands se hâtaient de quitter la côte avant la nuit, lui patientait jusqu'au dernier moment : qui savait ce que les Destins lui réservaient ?
Il était resté bel homme, d'après son épouse. Lui-même se rappelait avec joie sa jeunesse et les quelques expéditions qu'il avait menées ou suivies jusqu'à son voyage en Irlande. Son frère l'avait accompagné, il vivait là-bas. Sa dernière visite remontait à... Harald se gratta le menton, sous l'épaisse barbe brun-roux qui couvrait son visage. Il faudrait envisager un prochain voyage, son frère risquait de ne pas le reconnaître ! Mais ce ne serait pas pour tout de suite : pour le moment, l'hiver était trop rigoureux. D'ailleurs, il resserra les lacets de sa veste et enfonça sa capuche sur ses oreilles. Des bourrasques de vent apportaient la neige depuis les hauteurs du nord, et une partie du port était gelée. Les derniers arrivants parlaient des icebergs qu'ils rencontraient et s'inquiétaient de leur nombre et du danger qu'ils représentaient. Tout navigateur respectable de ce pays savait les éviter, mais des navires plus gros venus de lointaines contrées ne connaissaient même pas leur existence avant d'atteindre les mers froides du nord !
Harald se pencha au-dessus de son étal pour aborder un jeune homme blond transi de froid. Ses vêtements étranges n'étaient pas du tout adaptés à la saison ! Le marchand sourit : un voyageur, un vrai ! Il était accompagné d'une fille de son âge aux cheveux noirs et à la peau brune. Harald avait rencontré un certain nombre de ces voyageurs, plus souvent des voyageuses, d'ailleurs, et tous et toutes étaient perdus. Ils ne savaient pas suivre les étoiles ou les courants. Certaines voyageuses visitaient volontairement les marchés pour entendre des informations provenant d'autres mondes. Pour celles-là, même la rumeur la plus étrange avait une valeur, et Harald s'était fait une spécialité de ce troc-là : il rassemblait des histoires, écoutait et échangeait des informations contre d'étonnants trésors.
Chez lui, il avait rassemblé les plus belles pièces, dont une longue lance dont la garde gravée de runes brillait les soirs de pleine lune. Un jour, il avait défendu sa famille contre les loups affamés, et les prédateurs transpercés par l'arme s'étaient changés en pierre. Derrière sa maison, il y avait trois statues hyperréalistes de loups, babines retroussées. Ces pièces étaient inestimables. Une fois, son frère d'Irlande avait proposé de lui offrir tout un troupeau de ses brebis noires contre un seul des trois loups. Harald avait refusé. Il avait l'impression que depuis que les loups veillaient sur sa maison, son épouse et ses enfants n'avaient plus jamais connu ni la famine ni la maladie.
Le garçon et la fille étaient visiblement perdus. Ils n'avaient pas de quoi troquer pour obtenir des peaux. Ils étaient désespérés. En bon commerçant, Harald comprit que leur histoire pourrait lui rapporter largement de quoi compenser la perte de deux malheureux manteaux de fourrure. Il tapota les peaux sur son étal.
« Besoin d'une protection contre le froid ? »
Le garçon le regarda sans comprendre. C'était le problème avec les voyageurs, ceux qui venaient d'ailleurs : ils ne comprenaient généralement pas la langue. Avec des commerçants, c'était différent, on finissait toujours par s'entendre. Le garçon pencha la tête sur le côté en réfléchissant. Il posa une question que Harald ne comprit pas, puis répéta dans un dialecte différent. Le marchand haussa les épaules, puis montra le garçon du doigt, puis lui-même en caressant la fourrure de son manteau. Besoin d'une protection contre le froid ? Il lui semblait que la question était claire. Pourtant, le garçon baissa les yeux. Il craignait que le marchand ne se mette en colère parce qu'il n'avait pas de quoi payer. Une fois, se souvint Harald, un étranger avait versé sur son comptoir de grosses pièces d'or totalement inutiles. Le marchand avait regardé l'or avec de grands yeux. Ça ne valait rien, ici, et Harald aurait préféré du bon argent pur, mais il avait conservé l'or. Sait-on jamais.
« Je, te, donne, deux, manteaux, dit Harald en découpant bien les mots et en mimant l'action. En échange, tu, me, racontes, ton, histoire. Vendu ? »
Le garçon restait figé. Le marchand commença à froncer les sourcils. Était-il idiot, ce gamin ? Soudain, la fille qui flânait derrière lui s'approcha en hochant frénétiquement la tête. Sans parler, elle fit quelques gestes pour montrer que : oui, elle comprenait le marchand ; oui, le garçon et elle voulaient un manteau. Cependant, elle n'avait pas compris la fin du mime de Harald. Il sourit à la jeune fille. Le garçon avait de la chance de l'avoir trouvée. Il abandonna le gamin et se concentra sur elle. Elle était jolie à sa façon, même si Harald préférait la peau laiteuse de son épouse. Le marchand retira sa capuche, secoua sa longue crinière brun-roux, déplaça une partie de son étal en bois et invita d'un geste les jeunes gens à l'intérieur de sa boutique. Le bâtiment de bois était une des rares boutiques permanentes du comptoir commercial. Harald s'y rendait régulièrement depuis l'intérieur des terres où il vivait, apportant de nouvelles provisions à chaque aller-retour. Il poussa l'épaisse porte et s'approcha de la cheminée où craquaient des bûches noircies.
Le garçon se précipita vers la cheminée et s'agenouilla devant en tremblant. Il avait eu l'air de tenir le coup un instant plus tôt, probablement pour ne pas inquiéter son amie. Harald sourit à part lui. Ce garçon était peut-être plus courageux qu'intelligent, mais ce n'était pas un mal. Enfin, pas toujours. La fille pénétra dans la boutique sur ses gardes, et Harald éprouva un respect plus grand encore à son égard. Elle avait des cuisses fuselées, des jambes et des bras musclés, et elle se déplaçait comme une chasseresse, sans faire le moindre bruit. Harald tira d'un coffre deux gros manteaux. Il en jeta un au garçon qui s'emmitoufla immédiatement dedans, et donna l'autre à la fille. Elle le remercia d'un hochement de tête, et le marchand indiqua deux tabourets autour d'une petite table sur laquelle trônait une miche de pain et une bouteille de tord-boyaux.
« Sers-toi, mima-t-il. Chez moi, c'est chez toi. »
La fille hocha la tête, attrapa la bouteille, huma le goulot en fronçant le nez, puis but une gorgée d'alcool. De bonnes manières, apprécia Harald en lui prenant la bouteille qu'elle tendait en essayant de ne pas grimacer. Le marchand la leva à sa santé et but à son tour. L'alcool était sec et brûlant. Rien de mieux pour se réchauffer ! Harald n'avait plus d'hydromel, dommage. La fille avala bravement sa gorgée et inspira longuement l'air chaud de la boutique. Elle tenait bien, pour une étrangère. Elle était plus solide que le garçon ; son regard ne trompait pas. Harald repensa aux paroles du scalde : vous les verrez grandir, briller au-dessus des autres. La jeune fille face à lui était peut-être une voyageuse de la saga.
« Tiens, mange un peu. Donnes-en un morceau à ton copain. »
La fille rompit la miche en trois parts égales, arrachant un nouveau sourire au marchand. Il accepta sa part et mordit dedans tandis que la fille se levait pour offrir un morceau au garçon. Celui-ci parut se réveiller. Il se leva en frissonnant, s'approcha de la table, et constata qu'il n'y avait pas d'autre tabouret. Il parut comprendre le message, sans en prendre ombrage. En silence, il leva le pain pour remercier Harald, puis posa une main sur l'épaule de la jeune fille qu'il serra brièvement. Confiance. Il jeta un dernier regard au marchand puis retourna près de la cheminée. La fille mordit à belles dents dans son morceau de pain, et prit de nouveau la bouteille dont elle descendit deux gorgées qui lui donnèrent des couleurs. Harald éclata de rire. Il mangea sans parler, leur laissa le temps de se réchauffer, observa surtout la fille. Le garçon avait des cheveux blonds et la peau très blanche, il ressemblait à beaucoup de jeunes gens de son village. Il venait d'un monde proche, sans doute. Elle en revanche n'avait rien de commun. Elle était née beaucoup plus loin.
« Peux-tu raconter ton histoire ? Mima Harald. Raconter, parler, dire. Histoire, légende, vécu. »
La jeune fille avait terminé son pain. Elle se tourna vers l'autre, qui commençait tout juste à se détendre. Ses traits exprimaient une intense réflexion. Elle savait mimer les choses du quotidien, se faire comprendre du marchand, mais raconter leurs aventures n'avait rien de banal. Harald le comprit sans peine, et lui fit signer de l'écouter. Pendant toutes ces années, il avait rencontré de nombreuses voyageuses, et si aucune ne ressemblait à cette fille, elles cherchaient toutes la même chose. Lui-même ne comprenait pas bien ce que les histoires de son pays et les poèmes du scalde avaient à voir avec elles, mais il avait découvert que certains symboles leur parlaient. Aussi, au fur et à mesure des rencontres, il avait construit un résumé des dits de la Völva tels que le poète les avait chantés. Il possédait un livre avec de nombreux dessins, des symboles, et il savait s'exprimer par gestes, même si c'était loin de suffire pour tout expliquer. Il espérait que son discours permettrait à la jeune fille de communiquer avec lui, d'une façon ou d'une autre.
« Il existe beaucoup de mondes autour de Midgard, et au centre de tout se trouve l'Arbre, commença-t-il en montrant un vélin sur lequel était tracé l'if majestueux. J'ai appris que beaucoup de voyageuses le cherchent, mais je ne sais pas où il se trouve. Je sais cependant qu'il existe de nombreux passages pour y accéder, et que près de lui est bâtie la Valhöll d'Odinn, le dieu des dieux. Certaines voyageuses m'ont expliqué que ce palais est un labyrinthe, ajouta-t-il en prenant un schéma de dédale. Vous êtes attirés irrésistiblement vers lui, et vous n'êtes pas les seuls. Certaines voyageuses sont promises à un immense destin, un destin divin ! Mais ce don est aussi une malédiction, car les dieux et les déesses ne doivent survivre que pour combattre une dernière fois et protéger l'Arbre. Il y aura un grand feu, et tout finira. Puis tout recommencera. »
La fille s'était agitée dès la première image. À présent, elle fouillait la cheminée à l'aide d'un tison. Elle en extirpa un morceau de charbon, et après avoir cherché l'approbation de Harald, elle commença à dessiner sur la table. Elle avait du talent ! Le marchand l'observa avec stupeur et admiration. Scène après scène, elle raconta comment le garçon et elle avaient combattu des monstres et traversé des mondes. D'après ce qu'il comprenait, le gamin était plus courageux qu'il ne l'avait cru, et l'opinion de Harald changea à son sujet. La fille n'était pas seule dans cette aventure, c'était une bonne chose. Il n'était peut-être pas d'une grande aide aujourd'hui, mais il avait de la ressource. Ensemble, ils avaient libéré un géant. À cet instant, des bribes des prophéties chantées par le scalde ressurgirent dans l'esprit du marchand : elle s'entourera des géants libérés pour affronter les divines voyageuses et leur combat secouera les mondes. Sans le savoir, la fille venait de fournir à Harald une information d'une importance considérable, même s'il ne savait pas encore à qui la donner. La première étape de la prédiction de la Völva s'était réalisée. Ces jeunes gens avaient libéré une ancienne divinité, un pion qui participerait, peut-être contre eux, à la dernière bataille ! Harald ne dit rien. De toutes façons, il ne voyait pas comment leur expliquer ça. Puis la fille ajouta une chose d'égale importance : le garçon et elle avaient visité le labyrinthe qu'il décrivait, la Valhöll ! Sauf que le palais n'était pas au pied de l'Arbre, mais dans ses branches. Ils y étaient allés, ils avaient passé par d'autres aventures, et ils se trouvaient là à présent, perdus, frigorifiés. Harald les contempla longuement. Ils venaient du labyrinthe des dieux. Alors, ils faisaient partie de la grande saga des voyageuses. Cette idée fit son chemin dans l'esprit du marchand. Il avait devant lui, il en était sûr désormais, deux créatures divines ! Il sentit sa poitrine se réchauffer comme sous l'effet de l'alcool et son cœur gonfler.
En plus des manteaux, il offrit à la fille un bel arc solide, avec plusieurs cordes, un carquois de peau souple et quelques flèches empennées de plumes d'oies. Il dit : un cadeau pour la déesse, mais la fille ne parut pas comprendre. Peu importe, mima-t-il. Ne m'oubliez pas. Harald, dit-il en se frappant la poitrine. Il était heureux de les avoir rencontrés. Le garçon et la fille, emmitouflés dans leur manteau, sortirent dans la tempête qui se levait. Harald n'avait pas su les guider, mais il leur avait transmis ce qu'il savait. En retour, il avait reçu une histoire formidable : il y aurait toujours des oreilles pour entendre leur récit ! Après enquête, Harald apprit qu'ils avaient disparu juste en sortant du comptoir commercial. Il leur souhaita intérieurement tout le succès possible dans leur quête, et sortit de sous son manteau une petite statuette hideuse qui représentait un borgne encapuchonné.
« Que Odinn veille sur vous, les enfants. »