Premier Chapitre
Des lambeaux de brume restaient encore accrochés aux collines environnantes lorsque Max bifurqua dans le petit chemin qui longeait le bois. Il allongea encore sa foulée alors que ses muscles commençaient à être parfaitement chauds. L’air frais entrait dans ses poumons avant de ressortir en petits nuages blancs, s’évaporant en quelques secondes.La rosée perlait sur l’herbe des bas-côtés et quelques gouttes condensées sur la peau du coureur se mêlaient à sa transpiration.
Max atteint la première difficulté de son parcourt, une montée pleine de nids de poule amenant le promeneur à longer une belle succession de châtaigniers.
Bien qu’entraîné, il éprouvait toujours quelques difficultés à s’attaquer à cette pente et arrivait en haut les cuisses en feu.
Après avoir expiré un long moment, Max se raidit et entama son ascension. Les odeurs de la forêt venaient jusqu’à lui et il éprouva un certain plaisir à humer l’air emplit de parfums boisés. Il aimait particulièrement effectuer son jogging au petit jour afin d’éviter d’être écrasé par la chaleur du soleil et surtout, pour profiter pleinement de ce sentiment d’être seul au monde, chanceux de profiter de cet instant alors que tant de personnes étaient encore dans le monde des rêves.
Max ralentit sa cadence mais se félicita d’avaler la pente avec autant de facilité.
Il arriva au sommet et bifurqua à gauche pour continuer sereinement son parcourt. Il allait relever la tête lorsque le coin de son regard accrocha une forme sombre sur le bas côté.
Il tourna vivement la tête et identifia immédiatement un sac poubelle abandonné dans le fossé longeant le chemin.
Il s’insurgeait déjà contre ces salopards indélicats capables d’abandonner ainsi leurs ordures lorsqu’il cru apercevoir le sac bouger. Max ralentit sa course mais ne s’arrêta pas pour autant. Pourtant, il ne pouvait s’agir d’une hallucination ou d’un effet d’optique ; il était certain d’avoir vu ce sac bouger.
Il devait en avoir le cœur net.
Il fit demi-tour et stoppa devant cette poubelle sauvagement abandonnée. Il prit un bâton et s’approcha doucement. Il ne voulait pas se retrouver nez à nez avec un serpent venimeux se chauffant dans les détritus.
Quelque chose s’agita à nouveau dans le sac.
Cette fois le doute n’était plus permis.
Max s’approcha encore et poussa le sac poubelle avec son bâton. Le sac se renversa sans montrer plus de résistance et quelque chose fourragea avec frénésie à l’intérieur.
Le sac était fermé et lié avec le cordon de nylon et Max dû utiliser à nouveau son bâton pour le faire rouler sur le flanc. L’autre côté était déchiré et cette fois, plusieurs détritus se répandirent sur la mousse du fossé.
Il tapa deux coups secs sur le plastique qui se déchira en de longues zébrures.
Un énorme rat jaillit des ordures et détala en couinant, faisant bondir précipitamment Max en arrière.
« - Merde ! … » Lâchât-il, surprit par la taille de l’animal.
Max laissa son cœur reprendre un rythme régulier et s’approcha de nouveau du sac sans trop savoir pourquoi.
Il ne s’arrêtait jamais en cours de route lorsqu’il partait courir, mais ce sac l’avait intrigué et il ne savait pas trop pourquoi il était là à fouiller dans des déchets avec un bâton. Peut-être que la présence incongrue de cette poubelle avait éveillé en lui quelque chose d’instinctif.
Cela faisait plusieurs années qu’il venait courir dans ce coin et il n’avait encore jamais remarqué de décharge sauvage. Les gens du coin étaient plutôt respectueux des environs.
Toujours est-il que les rats en avaient fait un festin improvisé.
Max poussa une dernière fois le sac du bout de son bâton pour vérifier que rien d’autre ne s’agitait à l’intérieur et la poubelle s’affaissa, répandant à nouveau un peu de son contenu.
Max n’identifia pas tout de suite ce qui roula vers lui et vint buter contre son pied.
Une sorte de vieille balle marron et verdâtre complètement détériorée.
Lorsqu’il baissa les yeux, son cerveau incrédule identifia pourtant ce que c’était réellement.
Max sentit son pouls accélérer telle une locomotive emballée en même temps que son estomac se nouait.
Cette fois, il fit un véritable saut en arrière et manqua de peu de se retrouver au sol.
Une tête humaine rongée et en décomposition venait de rouler à ses pieds.
Après quelques minutes de panique, Max repris ses esprits et analysa rapidement la situation.
Cette tête avait été tranchée depuis longtemps et elle semblait en très mauvais état. Si elle avait séjourné plusieurs jours dans ce sac poubelle, la chaleur et l’humidité avaient accéléré le phénomène de décomposition. Sans parler de la vermine…
Max n’avait pas de téléphone portable sur lui et il devait prévenir rapidement ses collègues.
Il devait retourner chez lui et revenir sur les lieux le plus vite possible afin d’éviter de laisser trop longtemps les lieux sans surveillance. Le crime n’avait sûrement pas eu lieu ici même, mais il fallait néanmoins conserver l’endroit tel qu’il était en attendant l’arrivée des spécialistes.
En prenant soin de ne pas polluer le site de découverte, Max ramassa des branches assez loin de la macabre découverte et les disposa sur la tête.
Il essaya au maximum de ne pas regarder mais une curiosité morbide le poussa à fixer le morceau de cadavre.
Le crâne était pelé, avec seulement quelques touffes de cheveux collés par des liquides putréfiés et du sang séché. Cet être devait souffrir d’une maladie quelconque ou avoir un certain âge, car sa chevelure se résumait à quelques îlots épars de poils.
Une cavité oculaire était remplie d’une masse visqueuse noire sans qu’on puisse y deviner un œil. Ce regard vide et noir semblait regarder le ciel en attendant un quelconque signe divin.
Une partie de la lèvre supérieure était manquante, certainement rongée par les rats. Ainsi, un rictus diabolique laissait apparaître une partie de la dentition de façon obscène.
Max en avait assez vu. Il recouvrit la tête de ses branchages et vérifia une dernière fois que cette horreur n’était pas visible du chemin.
Peu de monde passait par ici, surtout en cette heure matinale, mais il préférait ne pas prendre de risque et ne désirait pas qu’un promeneur découvre cette tête.
Même s’il était habitué à voir des corps mutilés, des cadavres outragés par le temps et la décomposition et autres horreurs, il se sentait secoué par cette découverte. Alors il imaginait ce que ce genre de vision pouvait produire sur un homme n’ayant pas encore fait face à la mort.
Max repris sa course en sens inverse sans prêter attention à son souffle. Son cerveau tournait déjà à plein régime.
Malgré lui, une nouvelle enquête venait de s’inviter dans son quotidien.
Quelqu’un avait décapité ce pauvre individu et avait jeté sa tête dans un sac poubelle parmi des détritus sans plus d’égard que ça.
Où se trouvait le reste du corps ?
L’état avancé de la décomposition ne permettait pas pour le moment de dire si la victime était un homme ou une femme. Le visage et le crâne étaient salement amochés mais tout ceci pouvait résulter de la vermine et de la putréfaction.
Un rapide coup d’œil aux alentours de la tête n’avait pas permis à Max de découvrir quelque chose de suspect pouvant faire avancer une supposition. Il avait l’impression que ce sac avait juste été jeté dans le fossé comme une vulgaire poubelle.
Max avait déjà la certitude que le lieu n’apprendrait pas grand-chose aux enquêteurs. Par contre, il fallait analyser le moindre déchet que le sac contenait.
Une poubelle est une mine de renseignements sur celui qui l’a rempli. Max avait même entendu dire que certaines campagnes marketing consistaient à vider des poubelles familiales et en analyser le contenu afin de déterminer le mode et les habitudes de consommation des ménages.
Beaucoup d’indices pouvaient émerger de ces ordures, il ne fallait rien négliger de ce côté-là.
Max savait également que ce chemin n’était pas praticable en voiture et que le tueur, ou du moins celui qui avait transporté le sac poubelle pour l’abandonner à cet endroit, s’était donné du mal.
Pourquoi faire tout ce chemin pour jeter le sac dans un endroit désert et finalement l’abandonner au bord du chemin ?
A-t-il était dérangé ? A-t-il aperçu un groupe de promeneur qui venait dans sa direction et, pris de panique, il a préféré abandonner son funeste chargement et filer pour éviter d’être vu ?
A-t-il abandonné ce sac à cet endroit précis volontairement ?
Pour qu’on le découvre ?
Y a-t-il une symbolique par rapport à ce lieu ?
Plus les questions affluaient plus Max accélérait le pas de sa course.
Un douloureux point de côté le rappela à l’ordre et il dû baisser la cadence pour reprendre son souffle.
Il avait hâte de prendre son carnet et de mettre à plat toutes ses déductions. Un long travail de recherche, de suggestions et de fausses pistes commençait.
Max avait déjà mené un grand nombre d’enquêtes et il était toujours aussi enthousiaste lorsqu’une nouvelle affaire se présentait.
C’était un moment qu’il aimait beaucoup. Pour lui, c’était comme commencer un nouveau livre, c’était écrire à l’aveugle une nouvelle histoire sans savoir où elle allait le mener, sans connaître la fin, sans même savoir s’il y en aurait une.
Un meurtrier était dans la région.
Un meurtrier dangereux.
Décapiter sa victime n’était pas un acte anodin ; il fallait beaucoup de rage, de sang froid ou à l’inverse de perte de contrôle pour effectuer un tel geste.
L’analyse de la tête révélerait comment l’auteur a procédé pour trancher le cou et un mode opératoire commencerait à se profiler.
Max arriva chez lui en sueur, les poumons en feu.
Il fut accueilli comme il se doit par Starling qui se jeta sur son maître.
« -Désolé mon gros, je n’ai pas le temps là. »
Max repoussa gentiment l’énorme bouvier Bernois qui sembla quelque peu déçu que son maître ne lui marque pas plus d’intérêt que ça.
Le chien fila derrière la maison pour reprendre ses occupations.
Max attrapa le téléphone posé sur le meuble de l’entrée sans prendre la peine de se déchausser et appela immédiatement ses collègues pour leur annoncer sa terrible découverte.
Il devait retourner sur les lieux le plus rapidement possible et il enfourcha sa moto cross.
Il serait à nouveau sur le chemin dans quelques minutes.
Le soleil commençait à prendre ses aises dans le bleu du ciel et une journée relativement chaude s’annonçait.
Bien qu’habitant un petit village, Max remarqua qu’une certaine activité s’insinuait dans les rues et les maisons.
La population s’éveillait pour de bon et il ne fallait pas perdre de temps.
Il était hors de question de risquer que quelqu’un découvre la tête.
Il ne lui fallut que quelques minutes pour rejoindre l’endroit et retrouver le tas de branchage qui dissimulait la tête tranchée.
Le soleil dardait maintenant ses rayons et la température grimpait de minutes en minutes. Bientôt les équipes de police seraient là avec tout le bazar.
La quiétude des lieux avait quelque chose d’obscène, comme si la nature n’hésitait pas à se vautrer dans ce matin paisible en dépit de l’immonde découverte.
Max s’éloigna de quelques pas et se posa dans l’herbe, le dos appuyé contre le tronc d’un énorme châtaignier.
De l’autre côté du chemin, à une centaine de mètres de la tête, une branche craqua nettement, comme lorsque quelqu’un marchait sur du bois sec.
Max fut sur les pieds en moins d’une seconde, tous les sens aux aguets et les muscles tendus, prêts à s’activer.
Se pouvait-il que le tueur soit là, dans les parages, à observer la scène ?
Non, il devait s’agir d’un animal.
Max scruta pourtant le rideau d’arbres et écouta les moindres bruits de la forêt. Il entendait son cœur battre dans ses oreilles et son souffle s’était accéléré.
Aucun autre son ne vint aux oreilles du policier. C’était un animal, à coup sûr.
Lorsque les troupes de la police arrivèrent, Max éprouva un certain soulagement à ne plus être seul pour veiller sur cette horrible tête.
Téa était également là et elle se dirigea directement vers Max pour lui dire bonjour.
« -Tu ne peux pas t’empêcher de nous donner du boulot, n’est-ce pas ?
- Je m’en serai bien passé, rassure-toi. Si je ne peux même plus aller courir sans tomber sur un meurtre… »
Téa et Max étaient partenaires depuis près d’un an et le courant était rapidement passé entre les deux équipiers. A tel point qu’ils étaient devenus amis et que de nombreuses rumeurs circulaient sur une éventuelle liaison.
Il n’en était rien cependant.
Un périmètre de sécurité fut rapidement établit et Max dû faire une première déposition quant aux circonstances de sa découverte.
Une large zone autour du sac poubelle fut ratissée pendant plusieurs heures et Max refusa de quitter les lieux avant que tout ne soit terminé sur le site.
A première vue, rien de bien intéressant ne fut collecté si ce n’est deux mégots relativement vieux et un vieil emballage de chocolat.
Le sac poubelle et son contenu furent soigneusement prélevés pour des analyses poussées.
Un médecin légiste sur place effectua les premières déductions en observant la tête, une fois que l’identité judiciaire eut fait de nombreuses prises de vue.
Max connaissait bien ce médecin. Il était très loin des clichés cinématographiques qui représentaient les gens de cette profession cyniques et froids.
Le docteur Berthiez ressemblait plutôt à un étudiant tout droit sorti de l’école des Beaux Arts.
Non content d’arborer une chevelure longue jusqu’au milieu du dos, il était systématiquement habillé de vêtements colorés superposés de façon improbable. Max hésitait entre un accoutrement de clown ou un d’épouvantail.
Le jeune âge du docteur avait rendu méfiant Max lors de ses premières interventions, mais aujourd’hui, il lui faisait une confiance aveugle. Ses compétences n’étaient plus à prouver. Max l’appréciait beaucoup.
« - A première vue, je dirais qu’il s’agissait d’une femme, même si la dégradation importante de la peau du visage peut induire en erreur. Elle était très certainement jeune, une trentaine d’années. Je pense que la plupart des mutilations qu’à subit cette tête sont post mortem, mais il faudra confirmer. Par contre…. »
Max resta suspendu aux lèvres du médecin qui observait scrupuleusement le cuir chevelu de la tête. Une odeur caractéristique emplissait les airs mais le docteur Berthiez ne semblait pas en être incommodé, le nez à quelques centimètres du morceau de cadavre.
« - J’ai l’impression que cette personne avait des cheveux ; je veux dire une chevelure normale. On a le sentiment qu’elle a été rasée sauvagement ou… scalpée.
- Scalpée ? interrogea Max.
- Oui, et la quantité de sang séché sur le crane laisse penser que ça a été fait de son vivant.
- Merde. Un maniaque qui garde un trophée !
- Oui, ou un fou qui a simplement torturé sa victime. »
Max nota les premiers éléments dans un carnet qu’un policier lui avait fourni sur place. Il questionna encore, bien qu’il su que les premières constatations n’étaient que de pures suggestions et qu’il faudrait attendre l’autopsie pour les confirmations.
« - Et pour ce qui est du cou tranché ?
- C’est également très étrange. Une partie est coupée nette, avec une lame. Mais le reste est comme déchiré. De ce que je vois, je dirai que l’auteur a coupé une partie du cou puis finit le travail à la main, en arrachant littéralement la tête. Attention, ce n’est qu’une possibilité. »
Max consigna l’ensemble dans son carnet puis resta interdit quelques secondes. Si tout ce que le docteur avait dit était vrai, ils avaient à faire à un terrible tortionnaire, un monstre débordant de haine, un démon dangereux.
Malgré l’isolement des lieux, la nouvelle de la macabre découverte avait déjà commencé à circuler et quelques badauds se tenaient près du site, en quête d’informations et surtout de sensation fortes.
Max les détestaient. Il mourrait d’envie d’attraper le premier de ces charognards et de lui coller le nez sur la bouche putride de la tête cadavérique jusqu’à ce que le curieux rende ses tripes.
Max se voyait le faire. Il s’agissait d’un de ses problèmes. De furieux excès de colère grondaient en lui et il se sentait continuellement sur le fil du rasoir. Il savait qu’un petit rien pouvait le faire basculer. Il savait qu’il pouvait écraser la figure de quiconque à coups de poings s’il ne prenait pas garde.
Il avait déjà eu quelques sanctions pour des violences et sa réputation n’était plus à faire. Certains flics s’amusaient bien parfois à le taquiner, mais quand il plongeait son regard glacial dans celui du téméraire, ce dernier ressentait un malaise qui lui faisait abandonner la partie. Une forme de folie pure sourdait de Max dans ces moments.
Il regardait fixement l’énorme bonhomme qui se tordait le cou pour essayer d’apercevoir quelque chose et qui se rapprochait petit à petit, l’air de rien. Il sentait une drôle de pulsion battre dans ses tempes. Ce type transpirait abondamment et ajoutait au dégoût qu’éprouvait Max.
Sans s’en rendre compte il serrait les dents à rendre la mâchoire douloureuse et ses poings étaient serrés, prêts à fracasser.
« -Alors, qu’en dis-tu ? »
Max relâcha la pression qui grondait en lui et quitta des yeux le gros qui se dandinait sur le bord du chemin. Il se tourna et regarda Téa en souriant :
« - J’en dis qu’il va falloir se mettre à la recherche d’un corps sans tête et trouver le débile qui s’est amusé à décapiter ce pauvre bougre. »
Téa approuva de la tête et s’approcha de son partenaire en soufflant :
« - Ça craint ! »
Max sentit le délicat parfum de la jeune femme qui prenait des allures de bénédictions dans cette atmosphère lourde et nauséabonde. Il savait qu’il pouvait compter sur elle, mais il ne pouvait s’empêcher d’essayer parfois de la protéger et d’empêcher qu’elle se retrouve confrontée de trop près à l’horreur de la nature humaine. Il n’était pas machiste, loin de là, mais il ne pouvait pas non plus lutter contre ce côté purement masculin qui poussait certains hommes à protéger la gente féminine.
Évidemment, avec ce métier, c’était quasiment mission impossible et si jamais Téa venait à s’en rendre compte, il savait qu’il passerait un sale quart d’heure.
Son caractère bien trempé tranchait incroyablement avec son visage angélique, ses yeux en amande et ses fossettes qui se creusaient sur ses joues au moindre sourire.
Téa était d’une beauté féline mais également emprunte d’une certaine innocence enfantine. Ses origines asiatiques apportaient la touche d’exotisme qui parachevait sa grâce naturelle. Elle était magnifiquement belle, Max ne pouvait le nier et quelque part, qu’on puisse lui prêter une aventure amoureuse avec une telle femme faisait du bien à son ego.
Ils avaient réussi à tisser des liens très forts et souvent, ils se comprenaient sans même avoir besoin de parler. Téa était très intelligente et son esprit de déduction avait souvent fait des merveilles lors de précédentes enquêtes.
Ils se voyaient peu en dehors du travail et Max pensait que c’était nécessaire pour que leur relation professionnelle perdure. Toutefois ils n’en avaient jamais réellement parlé, tout se faisait naturellement entre eux.
Téa restait discrète sur sa vie privée et Max se gardait bien de la questionner. Il écoutait ce qu’elle lui apprenait et elle en faisait de même. Rien de plus.
Les deux équipiers furent les derniers à quitter les lieux alors que l’après midi était déjà bien avancé. Le calme reprenait son droit et seul un coucou visiblement heureux de retrouver son petit coin de paradis troublait la forêt de son chant monotone et répétitif.
Ils retrouvèrent leur bureau surchargé de dossiers et de paperasse et comme chaque fois qu’une nouvelle enquête commençait, Téa accrocha une grande feuille blanche sur un mur et marqua tout en haut « Aff. Tête ».
« - Pas très original, mais à défaut d’autre chose... »
Max approuva et sourit à sa partenaire.
Pendant les heures qui suivirent, ils réunirent et mirent au propre leurs notes sur la découverte en elle-même, les premières constatations et le peu d’éléments qu’ils avaient à ce stade de l’enquête.
Dans quelques jours, ils en sauraient plus. En attendant