Note globale : 6.5/10
Note littéraire: 9/10
Mon résumé
[présence de spoilers plus que conséquents, avis à ceux n’ayant pas lu l’histoire]
Wilhelm Steiner, Commandant de la Ligue, est fait prisonnier par l’Armée Noire au cours d’une mission. Secouru in-extremis, il est pourtant affreusement mutilé : il a perdu ses deux jambes et une grande part de la mobilité de son bras gauche. De longs mois de traitements commencent pour lui, après son premier combat : accepter l’euthanasie ou continuer à vivre. Cependant, ce trentenaire athlétique doit également soigner son esprit, et les démons des tortures qu’il a subies ne peuvent disparaître avec un chirurgie ou des médicaments. Aidé de son chef et ami, Wilhelm va tenter de faire face à son nouveau corps, son passé, et la reconstruction de sa vie.
Appréciation générale
En une phrase : Je suis un peu perdue et perplexe face à cette histoire. Dans sa majorité, je la considère comme un récit sur le stress post-traumatique et la reconstruction (tant physique que mentale) des soldats, dans un monde qui pourrait être celui de la Guerre froide (à quelques détails près), agrémenté d’une note de thriller. Mais une part est laissée au surnaturel, de plus en plus présent, et qui ne peut plus être nié ou confondu avec un sixième sens quand il est question de parler aux arbres, de sorcellerie, ou de fortes ressemblances (le pêcheur et le vieil homme de l’enfance de Nikolaï). Et sur ce point, j’ai un peu plus de mal. J’accroche moins. Je trouve que l’histoire se perd, se dilue, et je n’arrive pas à vraiment cerner l’intention de l’auteur. Le récit perd de la « percutence » si je puis dire, car le surnaturel met de la distance par rapport à un texte plus réaliste. Je suis embêtée, je ne sais pas trop quoi penser de ce manuscrit ni comment je dois le considérer selon l’idée originelle. Ce qui est certain, c’est que je l’aurais plus apprécié sans le fantastique. Ce dernier se manifeste aussi beaucoup à travers la mise en abyme du récit, la place des personnages et le fait que tout est écrit, les chapitres… Je l’au trouvée trop appuyée, pas assez nuancée ou subtile, et surtout elle nous sort de l’histoire, pour nous rappeler que nous ne sommes que dans de la fiction. Cette sorte de fracture du quatrième mur est dommage, elle nous coupe du texte. Je pense que c’est une partie à retravailler, car malgré tout certains passages sont intéressants.
Pour le reste j’ai beaucoup aimé le cadre temporel mis en place : un futur, mais qui finalement rappelle le passé, les évènements ont été tels que des technologies ont régressé (avion par exemple), et donne l’impression d’une Europe de Guerre froide, avec ces deux grandes puissances armées qui s’affrontent. Le côté thriller rajoute le suspense et l’action nécessaires à cette histoire pour ne pas en faire qu’un récit historique (du moins dans l’impression de la lecture).
Autre point positif : l’aspect psychologique. Il est très présent, et surtout bien exploité : les personnages ne sont pas vides, ni gentils ou méchants. On peut voir la complexité de la psyché humaine, bien retranscrite avec Wilhelm et ses doutes et remises en question. Pour autant, la narration arrive bien à nous rattacher aux autres personnages, qui ne font pas juste effet d’arrière-plan ou acte de présence.
Pour conclure cette partie, je dirais qu’il faut changer la catégorie de l’histoire. Elle est en « historiques », mais il faudrait la passer en « fantastique ». Déjà parce qu’elle prend place dans le futur, et ensuite pour toute la dimension magique présente.
Ce que j'ai particulièrement apprécié :
- Ecriture
- Aspect psychologique bien développé et maîtrisé
- Personnages attachants
- Maintien de l’attention par le côté thriller
Autres commentaires
Style littéraire :
Le vocabulaire est assez varié, la syntaxe maîtrisée. Les dialogues semblent réalistes et on se figure bien les scènes dont il est question, tant dans l’action que dans l’attitude des personnages. La difficulté à mon sens était surtout de rendre compte de la dimension psychologique, avec toutes les pensées, les hypothèses, les souvenirs… et c’est réussi. Petites coquilles et mots manquants à certains endroits à corriger mais sinon la lecture est assez fluide et agréable.
Mon sentiment sur le titre du livre :
Il me semble assez approprié. Il intrigue, mais dans le même temps ne laisse aucun doute quant au caractère inéluctable et inchangeable des évènements ou de la vie, la dimension prédéfinie et planifiée. Ce dont il est bien question dans le récit, avec le petit livre où tout est déjà écrit. On voit également un autre parallèle entre le titre et le tatouage de Wilhelm, tout en donnant une note de suspense. Je l’aime bien, je ne le changerai pas.
Ce que je pense des personnages :
Je les ai beaucoup appréciés dans l’ensemble. Ils sont bien construits, on arrive à comprendre facilement les liens qui peuvent les unir à travers les quelques bribes & éléments communs qui sont donnés. Je pense notamment au duo Wilhelm-Emily. Même pour les personnages secondaires, le travail est tout aussi remarquable. L’esprit de chacun est bien développé, tout en étant unique.
Le seul bémol que j’ai concerne l’italienne. J’ai beaucoup moins accroché avec elle, j’ai l’impression que ce qui la concernait était survolé, et qu’elle était mal intégrée au reste de l’histoire. Pour moi sa présence dans le récit n’est pas aussi naturelle ni évidente que pour les autres. Je ne sais pas à quoi c’est dû. Peut-être la manière dont elle est introduite, qui sonne peu réaliste et parce qu’il y a beaucoup d’insistance dessus. Ou sa relation avec Wilhelm qui n’est pas tout à fait sur le même ton que le reste de l’histoire. Je ne sais pas. Mais je l’ai ressentie en décalage des autres. Jamais aussi tangible qu’eux. Alors que les autres sont amenés dans le réel, on la croirait plutôt appartenir à la partie magique de l’histoire.
Ce que je pense du thème général du livre :
Les séquelles des soldats, autant physiques que psychologiques sont un thème toujours contemporain, puisqu’il y a toujours des armées, des conflits, et que même si on parle dans des temps historiques différents, les hommes sont toujours les mêmes, les souffrances existent toujours. De plus, au-delà du soldat, il y a l’homme, quoi qu’on en pense, et c’est toujours intéressant d’avoir le témoignage (ou l’idée de témoignage, dans la fiction et de manière indirecte), pour comprendre comment cette personne s’est reconstruite, comment on peut poursuivre sa vie avec un handicap.
La psychologie humaine et les méandres de la psyché sont des thèmes qui m’intéressent tout particulièrement, alors sur ce point j’ai beaucoup aimé le récit (même si je ne le mettrai pas dans ma liste des coups de cœur).
Ce livre ferait-il un bon film ? :
Je ne sais pas. C’est un texte qui se fonde beaucoup sur les pensées et ressentis des personnages, et même de très bons acteurs ne peuvent pas rendre compte de toutes ces subtilités. Cependant les films comportent aussi des bandes-son, qui jouent pour beaucoup dans l’empathie du spectateur, et peuvent amener de très fortes émotions.
Evaluation par Nakãra
Mon résumé
[présence de spoilers plus que conséquents, avis à ceux n’ayant pas lu l’histoire] Wilhelm Steiner, Commandant de la Ligue, est fait prisonnier par l’Armée Noire au cours d’une mission. Secouru in-extremis, il est pourtant affreusement mutilé : il a perdu ses deux jambes et une grande part de la mobilité de son bras gauche. De longs mois de traitements commencent pour lui, après son premier combat : accepter l’euthanasie ou continuer à vivre. Cependant, ce trentenaire athlétique doit également soigner son esprit, et les démons des tortures qu’il a subies ne peuvent disparaître avec un chirurgie ou des médicaments. Aidé de son chef et ami, Wilhelm va tenter de faire face à son nouveau corps, son passé, et la reconstruction de sa vie.
Appréciation générale
En une phrase : Je suis un peu perdue et perplexe face à cette histoire. Dans sa majorité, je la considère comme un récit sur le stress post-traumatique et la reconstruction (tant physique que mentale) des soldats, dans un monde qui pourrait être celui de la Guerre froide (à quelques détails près), agrémenté d’une note de thriller. Mais une part est laissée au surnaturel, de plus en plus présent, et qui ne peut plus être nié ou confondu avec un sixième sens quand il est question de parler aux arbres, de sorcellerie, ou de fortes ressemblances (le pêcheur et le vieil homme de l’enfance de Nikolaï). Et sur ce point, j’ai un peu plus de mal. J’accroche moins. Je trouve que l’histoire se perd, se dilue, et je n’arrive pas à vraiment cerner l’intention de l’auteur. Le récit perd de la « percutence » si je puis dire, car le surnaturel met de la distance par rapport à un texte plus réaliste. Je suis embêtée, je ne sais pas trop quoi penser de ce manuscrit ni comment je dois le considérer selon l’idée originelle. Ce qui est certain, c’est que je l’aurais plus apprécié sans le fantastique. Ce dernier se manifeste aussi beaucoup à travers la mise en abyme du récit, la place des personnages et le fait que tout est écrit, les chapitres… Je l’au trouvée trop appuyée, pas assez nuancée ou subtile, et surtout elle nous sort de l’histoire, pour nous rappeler que nous ne sommes que dans de la fiction. Cette sorte de fracture du quatrième mur est dommage, elle nous coupe du texte. Je pense que c’est une partie à retravailler, car malgré tout certains passages sont intéressants. Pour le reste j’ai beaucoup aimé le cadre temporel mis en place : un futur, mais qui finalement rappelle le passé, les évènements ont été tels que des technologies ont régressé (avion par exemple), et donne l’impression d’une Europe de Guerre froide, avec ces deux grandes puissances armées qui s’affrontent. Le côté thriller rajoute le suspense et l’action nécessaires à cette histoire pour ne pas en faire qu’un récit historique (du moins dans l’impression de la lecture). Autre point positif : l’aspect psychologique. Il est très présent, et surtout bien exploité : les personnages ne sont pas vides, ni gentils ou méchants. On peut voir la complexité de la psyché humaine, bien retranscrite avec Wilhelm et ses doutes et remises en question. Pour autant, la narration arrive bien à nous rattacher aux autres personnages, qui ne font pas juste effet d’arrière-plan ou acte de présence. Pour conclure cette partie, je dirais qu’il faut changer la catégorie de l’histoire. Elle est en « historiques », mais il faudrait la passer en « fantastique ». Déjà parce qu’elle prend place dans le futur, et ensuite pour toute la dimension magique présente.
Ce que j'ai particulièrement apprécié : - Ecriture - Aspect psychologique bien développé et maîtrisé - Personnages attachants - Maintien de l’attention par le côté thriller
Autres commentaires
Style littéraire : Le vocabulaire est assez varié, la syntaxe maîtrisée. Les dialogues semblent réalistes et on se figure bien les scènes dont il est question, tant dans l’action que dans l’attitude des personnages. La difficulté à mon sens était surtout de rendre compte de la dimension psychologique, avec toutes les pensées, les hypothèses, les souvenirs… et c’est réussi. Petites coquilles et mots manquants à certains endroits à corriger mais sinon la lecture est assez fluide et agréable.
Mon sentiment sur le titre du livre : Il me semble assez approprié. Il intrigue, mais dans le même temps ne laisse aucun doute quant au caractère inéluctable et inchangeable des évènements ou de la vie, la dimension prédéfinie et planifiée. Ce dont il est bien question dans le récit, avec le petit livre où tout est déjà écrit. On voit également un autre parallèle entre le titre et le tatouage de Wilhelm, tout en donnant une note de suspense. Je l’aime bien, je ne le changerai pas.
Ce que je pense des personnages : Je les ai beaucoup appréciés dans l’ensemble. Ils sont bien construits, on arrive à comprendre facilement les liens qui peuvent les unir à travers les quelques bribes & éléments communs qui sont donnés. Je pense notamment au duo Wilhelm-Emily. Même pour les personnages secondaires, le travail est tout aussi remarquable. L’esprit de chacun est bien développé, tout en étant unique. Le seul bémol que j’ai concerne l’italienne. J’ai beaucoup moins accroché avec elle, j’ai l’impression que ce qui la concernait était survolé, et qu’elle était mal intégrée au reste de l’histoire. Pour moi sa présence dans le récit n’est pas aussi naturelle ni évidente que pour les autres. Je ne sais pas à quoi c’est dû. Peut-être la manière dont elle est introduite, qui sonne peu réaliste et parce qu’il y a beaucoup d’insistance dessus. Ou sa relation avec Wilhelm qui n’est pas tout à fait sur le même ton que le reste de l’histoire. Je ne sais pas. Mais je l’ai ressentie en décalage des autres. Jamais aussi tangible qu’eux. Alors que les autres sont amenés dans le réel, on la croirait plutôt appartenir à la partie magique de l’histoire.
Ce que je pense du thème général du livre : Les séquelles des soldats, autant physiques que psychologiques sont un thème toujours contemporain, puisqu’il y a toujours des armées, des conflits, et que même si on parle dans des temps historiques différents, les hommes sont toujours les mêmes, les souffrances existent toujours. De plus, au-delà du soldat, il y a l’homme, quoi qu’on en pense, et c’est toujours intéressant d’avoir le témoignage (ou l’idée de témoignage, dans la fiction et de manière indirecte), pour comprendre comment cette personne s’est reconstruite, comment on peut poursuivre sa vie avec un handicap. La psychologie humaine et les méandres de la psyché sont des thèmes qui m’intéressent tout particulièrement, alors sur ce point j’ai beaucoup aimé le récit (même si je ne le mettrai pas dans ma liste des coups de cœur).
Ce livre ferait-il un bon film ? : Je ne sais pas. C’est un texte qui se fonde beaucoup sur les pensées et ressentis des personnages, et même de très bons acteurs ne peuvent pas rendre compte de toutes ces subtilités. Cependant les films comportent aussi des bandes-son, qui jouent pour beaucoup dans l’empathie du spectateur, et peuvent amener de très fortes émotions.
Evaluation par Nakãra